On-prem est mort, vive on-prem

La presse quotidienne et économique l'a déjà annoncé et le directeur financier de SAP Luka Mucic s'en est réjoui, les chiffres sont presque sensationnels ! L'ex-CEO Bill McDermott, génie de la distribution, semble avoir encore fait des étincelles au troisième trimestre et Mucic a tout réuni dans un bilan presque parfait.
On a donc pu se concentrer sur les nuances plus discrètes lors de la conférence de presse sur le bilan du troisième trimestre : De manière surprenante et contrairement à la vision McDermott du "Cloud First", Christian Klein a mentionné le souhait et la nécessité des clients existants de SAP de prendre également en compte le "on-prem".
Le propre centre de calcul est vivant ! Le programme de partenariat "Embrace", présenté au début de cette année lors de la SAP Fkom à Barcelone, a bien sûr été évoqué, et plus particulièrement le nouveau partenariat avec Microsoft, qui devrait générer un chiffre d'affaires de 70 millions d'euros au cours des trois prochaines années.
Mais "embrasser" les hyperscalers, Microsoft, Google, Amazon et Alibaba, était plutôt un exercice de marketing obligatoire de la part de Morgan et Klein. L'accent mis sur "on-prem" et la constatation de Christian Klein selon laquelle certaines branches n'ont pas d'autre chance que d'entretenir leur propre centre de calcul, voir les temps de latence dans les domaines de la fabrication et de la logistique, étaient bien plus passionnants.
En fin de compte, Christian Klein a répété cette semaine lors de la conférence de presse sur les résultats ce qu'il avait déjà dit cet été dans l'interview exclusive d'E-3 :
"Dans les secteurs où les processus sont très complexes, comme l'industrie manufacturière et l'automobile, et où des adaptations de l'ERP sont nécessaires, il n'est pas si facile d'adopter une solution de cloud public.
Il en va de même pour les entreprises situées dans des pays caractérisés par une instabilité politique, une infrastructure limitée ou des préoccupations accrues en matière de sécurité des données. C'est pourquoi nous pensons qu'il y aura toujours un très grand marché sur site.
Nous voyons le pas vers le cloud dans d'autres domaines comme les ressources humaines, l'approvisionnement, le front-office et le CRM. Ici, nous voulons aider les clients à passer au cloud de façon modulaire à l'avenir, mais avec une forte intégration au cœur de l'ERP".
Les clients existants de SAP seront ravis d'apprendre que la fixation sur le cloud computing fait désormais place, sous la direction du co-CEO Christian Klein, à une approche pragmatique en direction du "on-prem" et du cloud hybride. Ainsi, le bon vieux centre de calcul est ressuscité sous Christian Klein et reçoit la reconnaissance qui lui est due "on-prem".