Plan B - Une stratégie AnyDB ?


Les prévisions sont difficiles, surtout lorsqu'elles concernent l'avenir. Mais ici, les connaisseurs du milieu sont unanimes : il n'y aura pas de monoculture des bases de données avec SAP Hana.
Il est peu probable que la majorité des clients SAP existants veuillent ou puissent abandonner leurs connaissances acquises et leurs applications stables basées sur Oracle, IBM DB2 et SQL Server.
Personne n'argumente contre la jeune base de données high-tech Hana. L'innovation du professeur Hasso Plattner, de l'ex-CTO de SAP Vishal Sikka et du manager d'Accenture Alexander Zeier, née à l'HPI de Potsdam, ne sera jamais assez appréciée et valorisée. Mais Hana est une nouvelle approche dans le domaine ERP/BW qui doit encore faire ses preuves.
Oracle, DB2 et le serveur SQL ont traversé la vallée des larmes et se présentent désormais comme la plateforme la plus stable pour R/3 jusqu'à ECC 6.0.
La SAP Business Suite avec Oracle ou IBM a fait ses preuves et est très performante. Les modifications Abap à partir de l'espace de noms Z fonctionnent - même si l'on passe à la dernière génération de BD d'Oracle et d'IBM, y compris l'In-memory Computing.
Personne ne nie que le dernier-né des bases de données de SAP a un avenir prometteur. Mais cet avenir est encore loin. Les cornes ne sont pas encore repoussées et les bugs ne sont pas encore éliminés. On observe encore des anomalies dans la virtualisation.
Il existe bien sûr une feuille de route - mais même des partenaires SAP de renom recommandent d'attendre au moins jusqu'en 2020, date de la première version complète et consolidée de Hana : Pour l'instant, Hana est comme un projet de bricolage que l'on trouve chez le marchand de journaux - chaque semaine, il y a une nouvelle édition avec de nouvelles pièces à ajouter.
SAP a officiellement fixé une date limite : En 2025, chaque client SAP existant doit être converti à S/4 et Hana. Lors d'une keynote DSAG, Michael Kleinemeier, membre du directoire de SAP, a déjà relativisé cet objectif ambitieux en déclarant : "Au plus tôt en 2025".
Entre-temps, on a appris que SAP s'est fait promettre par Oracle et IBM qu'il pourrait y avoir une collaboration même au-delà de 2025, afin d'entretenir et de maintenir les clients SAP "restants" sur AnyDB et Business Suite. Mais il pourrait aussi en être tout autrement : Plan B.
Lors d'une conférence de presse à l'occasion du congrès annuel 2014 de DSAG, Bernd Leukert, directeur technique de SAP, a expressément souligné qu'il serait techniquement possible de confectionner également DB2 avec Blu (l'In-memory Computing d'IBM) pour S/4.
Entre-temps, les experts parlent de la possibilité de pouvoir exploiter le nouveau S/4 sur Oracle et DB2 après 2025. Des rumeurs en provenance de Walldorf indiquent que des préparatifs et des premiers tests sont déjà en cours pour cette étape technique.
Cela répondrait à une exigence de longue date de la DSAG : laisser à l'avenir aux clients existants la possibilité de choisir leur base de données, même sous S/4.
Néanmoins, actuellement, la probabilité d'un plan B ne dépasse pas 50 pour cent. SAP est assis entre deux chaises : D'un côté, on veut des clients satisfaits - et ceux-ci exigent la possibilité de choisir une base de données ; de l'autre, on veut et on doit augmenter la marge, ce qui se fait le plus rapidement et le plus facilement en réduisant les propres coûts :
SAP ne veut et ne peut donc plus revenir à l'ancien monde hétérogène, où le support de Walldorf devait s'occuper de centaines de combinaisons de matériel, de systèmes d'exploitation et de bases de données.
La monoculture "Intel, Linux et Hana" serait optimale pour la recherche de profit. Or, il existe déjà deux plates-formes matérielles, Intel Xeon et IBM Power, deux dérivés de Linux, Suse et Red Hat, puis deux autres bases de données en plus de Hana - ce qui corromprait de facto le nouveau modèle de support SAP.
Le plan B devra donc choisir entre : "un cœur pour les clients existants" et "un esprit analytique pour plus de profit".