L'Allemagne perd pied par rapport aux normes internationales


Dans aucune des catégories de l'indice de l'économie et de la société numériques, la République fédérale ne s'approche de la zone de pointe. Dans certains cas, l'Allemagne se situe même en dessous de la moyenne.
L'association allemande de l'économie numérique (BVDW) met en garde contre les conséquences à long terme de cette évolution.
"Notre pays passe à côté de la transition numérique"
déplore Matthias Wahl, président de BVDW.
"La numérisation est pourtant le thème central de l'avenir. Elle décidera de la performance économique et de l'endroit où des emplois seront créés en Europe".
Pour établir l'indice annuel, la Commission européenne examine l'état de la numérisation dans cinq dimensions : Disponibilité et utilisation d'accès rapides, niveau général de connaissances, comportement de la population en matière d'utilisation d'Internet, numérisation des entreprises et diffusion des offres de cyberadministration.
Les cinq résultats individuels permettent de calculer un score global qui permet de comparer le niveau de développement numérique des pays de l'UE.
Avec une valeur de 0,56, l'Allemagne se situe juste au-dessus de la moyenne européenne (0,52) et s'en est même rapprochée par rapport à l'année précédente.
"Nous sommes au même niveau que Malte et la Lituanie, l'Autriche nous a déjà distancés".
prévient Wahl.
"La plus grande économie d'Europe ne peut tout de même pas prétendre à disparaître quelque part dans la moyenne sur ce thème important. Nous ne pourrons pas éviter à moyen terme de regrouper toutes les compétences numériques dans un ministère central. Nous devons concentrer les compétences de conception en un seul endroit".
Le leader européen est le Danemark, avec une note de 0,71.
"C'est notre baromètre, pas la moyenne"
a déclaré Wahl. Selon lui, la légère amélioration par rapport à l'année précédente ne doit pas masquer les problèmes croissants.
"La Commission européenne cite explicitement l'Allemagne comme l'un des pays ayant le moins progressé. Ce n'est pas possible - nous avons la responsabilité de maintenir durablement la compétitivité de notre pays.
Il est temps de s'attaquer enfin aux investissements nécessaires à cet effet dans les infrastructures et l'éducation" !
Manque de compétences
Bien que le nombre de diplômés en ingénierie et en sciences (19 diplômés pour 1 000 jeunes âgés de 20 à 30 ans) ait augmenté dans l'ensemble de l'UE et que la part des professionnels des TIC dans la main-d'œuvre ait progressé (3,5 % en 2015 contre 3,2 % en 2012), près de la moitié des Européens (44 %) n'ont toujours pas de compétences numériques de base.