Double pointe cloud


Les Américains ont une approche plus pragmatique de l'informatique en général et du cloud computing en particulier. La demi-vie des DSI est également beaucoup plus courte aux États-Unis qu'en Europe. Aux États-Unis, de nombreux DSI font de belles carrières en faisant passer avec succès l'ERP de l'entreprise dans le cloud grâce à Lift et Shift et en réalisant ainsi des économies à court terme. Avant que le grand désastre ne survienne cinq ans plus tard, ces DSI se sont déjà éloignés vers leur prochain employeur.
Le cloud computing doit être une invention du diable, car tout brille au début et le réveil est brutal à la fin. Dans le cloud, l'utilisateur ERP arrive vite. D'un seul coup, il est possible d'économiser quelques centaines de milliers de dollars et d'euros. Le CIO devient un héros et un champion de l'économie.
A moyen et long terme, le cloud peut devenir un facteur de coût onéreux, ce qui représente la valeur ajoutée du côté du fournisseur. Le cloud computing est une vache à lait pour des fournisseurs comme SAP, car l'utilisateur n'a guère la possibilité d'échapper à ce verrouillage spécial du vendeur. Sortir du cloud ?
SAP commence la nouvelle année avec un double coup de balai dans le cloud : Thomas Saueressig, membre du directoire de SAP, se voit confier un nouveau portefeuille et Muhammad Alam, cadre supérieur de SAP, devient également membre du directoire de SAP pour succéder à Saueressig. L'objectif de SAP semble remarquable : le leader mondial de l'ERP veut devenir une entreprise de cloud computing comme Amazon, Google ou Microsoft.

La caricature de Robert Platzgummer (1975 à 2016) a été publiée pour la première fois dans le numéro de juillet/août 2012 de l'E3. A l'époque, la double direction de Bill McDermott (à gauche, actuellement CEO de ServiceNow) et de Jim Hagemann Snabe (actuellement président du conseil de surveillance de Siemens) régnait sur SAP.
Ce changement de paradigme placera le leader mondial de l'ERP aux côtés de Microsoft, IBM, Amazon, Oracle et Goo-gle. Christian Klein veut faire de SAP une entreprise informatique de premier plan dans le domaine du cloud computing. Il s'agira d'un énorme tour de force, car jusqu'à présent, la caractéristique unique de SAP résidait dans les processus commerciaux de gestion et d'organisation. Désormais, l'utilisation massive de la technologie doit assurer la survie et le profit. Christian Klein a formé à cet effet la nouvelle double direction de SAP composée de Thomas Saueressig et de Muhammad Alam.
Thomas Saueressig, membre du conseil d'administration, sera à l'avenir responsable de la satisfaction et de l'efficacité des clients et réalisera ainsi une expérience client positive dans le cloud, tandis que le nouveau membre du conseil d'administration, Muhammad Alam, reprendra les tâches de Thomas Saueressig et développera les solutions cloud.
En Europe, l'espoir d'un succès durable du cloud a toutefois fondu l'année dernière comme la neige au printemps. Le concept S/4-Public-Cloud n'existe en Europe qu'à des doses marginales. Tous les espoirs de SAP reposent désormais sur le marché américain. Aux États-Unis, les utilisateurs informatiques sont beaucoup plus ouverts au thème du cloud. Même si le marché américain est plus favorable au cloud, cette sympathie ne s'applique pas forcément à SAP, mais principalement aux hyperscaleurs plus Oracle et IBM. SAP est un débutant et un suiveur dans des domaines comme le cloud computing.