Weclapp versus SAP


J'ai longtemps été très incertain, puis j'ai parlé à la fin de l'année dernière avec quelques cadres SAP de l'entourage de Christian Klein, car le jeune chef de SAP m'a donné une piste de réflexion intéressante : Klein veut que sa SAP retrouve les atouts éprouvés du leader mondial de l'ERP. Et il veut pousser la compétence reconnue et l'USP bien au-delà des frontières de la communauté SAP. D'une part, Klein veut s'inspirer des fondateurs de SAP et de leur vision, d'autre part, il utilisera les nouvelles avancées informatiques comme le cloud, l'open source, l'IA/ML, la blockchain, etc. qui n'existaient pas encore à la naissance de SAP.
Le modèle ERP classique de SAP est bien connu : gestion et intégration cohérentes des données et imbrication de toutes les fonctions, notamment pour éviter toute redondance. En raison des nombreux achats dans le cloud, cet avantage concurrentiel unique a été perdu. Des interfaces et une gestion redondante des données sont devenues nécessaires pour que les modules fonctionnels (sur site et basés sur le cloud) puissent fonctionner ensemble. Ce qui fonctionnait partiellement et étonnamment bien n'était finalement pas beaucoup mieux que les offres cloud d'IBM, Oracle, Amazon et Microsoft.
Les trois mousquetaires de SAP, Christian Klein, Thomas Saueressig et Jürgen Müller, se sont maintenant fixé pour objectif de capturer et de consolider le conglomérat de bonnes applications. Mais il ne s'agit pas de transformer les offres SAP existantes sur site et dans le cloud en un nouveau R/3 qui intègre parfaitement toutes les fonctions et conserve les données de manière cohérente, mais qui était en fin de compte une boîte noire - si l'on fait abstraction de l'espace de noms Z et de ses nombreuses modifications Abap.
Le nouveau SAP doit être intégré, multifonctionnel et ouvert. On peut bien sûr émettre des réserves quant à la possibilité d'atteindre tous les objectifs selon l'ancien modèle R/3 avec une "base de données" centrale. Même à l'époque de R/3, l'APO nécessitait sa propre base de données (cachée), de sorte que le modèle client/serveur strict à trois niveaux était déjà assoupli à ce niveau.
Le nouveau monde SAP doit être basé sur des standards tels que O-Data et faire un usage intensif de produits open source. En même temps, cette construction doit posséder le confort d'un R/3 avec l'ouverture d'applications web - c'est-à-dire une intégration et une cohérence des données maximales, associées à une ouverture maximale. Le plan pourrait fonctionner.
Christian Klein et ses deux collègues du comité directeur, Müller et Saueressig, vendent leur idée comme une intégration SAP qui va bien au-delà des limites classiques de l'ERP - c'est raisonnable, mais aussi dangereux. Pour faire croire à l'ouverture et à l'innovation, Klein doit s'aventurer sur un terrain très glissant. Mes amis de Walldorf me l'ont confirmé ! Cette idée d'intégration innovante n'aide pas seulement SAP, ses clients existants et ses partenaires, mais bien sûr aussi la concurrence, à qui l'on offre une porte d'entrée lucrative.
Dans ce contexte de marché ouvert, numérique et innovant, les concurrents de SAP sont de plus en plus nombreux, comme on pouvait le lire en début d'année sur le site Internet du Manager Magazin : "Et Weclapp, une entreprise de Marbourg, concurrence SAP : le fondateur Ertan Özdil a lancé son logiciel ERP basé sur le cloud en 2013 ; récemment, un groupe automobile du sud de l'Allemagne a signé pour qu'un grand département utilise ce système plus agile. Les employés ne voulaient pas travailler avec SAP", explique Özdil. L'entrepreneur prévoit une entrée en bourse en 2021".
L'intégration implique l'ouverture avec l'open source, car la machine d'intégration "SAP Data Hub", dont on est soi-même responsable, disparaît actuellement dans les oubliettes. Mais l'open source n'est pas seulement une grande chance et une nécessité pour SAP, c'est aussi un terrain de jeu confortable pour les concurrents.
C'est là qu'intervient le deuxième défi de Christian Klein : "L'intégration, la consolidation et la transformation SAP vers Hana et S/4 ne doivent pas nous coûter plus cher qu'un changement complet de système pour les clients existants. Si la conversion S/4 est synonyme d'introduction d'un nouveau système ERP, je lance un nouvel appel d'offres ERP, je prends une licence pour un système ERP alternatif et je confie le Customizing à mon successeur.