Les structures d'entreprise entravent la numérisation


Mais la plupart des entreprises rechignent à procéder à des changements organisationnels profonds, comme la création d'un service d'innovation, l'aplatissement de la hiérarchie et le remplacement des cadres.
Sur le plan technologique, ils se concentrent sur une meilleure mise en réseau des données (88 %) et sur le développement de l'analyse des données (78 %), sur le développement de nouveaux produits et services (80 %) et sur l'augmentation des capacités du cloud (80 %).
Les participants à l'étude considèrent que les principaux obstacles à la numérisation sont le manque de personnel qualifié, les processus commerciaux inflexibles, les structures organisationnelles rigides, l'absence de planification globale et le manque de clarté des responsabilités.
Les données ont été recueillies dans le cadre de l'étude annuelle sur les tendances informatiques réalisée par Capgemini en septembre et octobre 2016. Au total, 148 responsables informatiques d'entreprises en Allemagne, en Autriche et en Suisse y ont participé. L'étude est publiée pour la 15e année.
Défi organisationnel
"La numérisation semble être moins un défi technique qu'un défi organisationnel. Les structures héritées du passé entravent le changement, tant au niveau de l'entreprise que du département informatique.
Les DSI dont l'entreprise accorde une grande importance à la numérisation sont plus enclins au changement.
Cela semble porter ses fruits, car ces entreprises sont très avancées dans la mise en réseau et l'analyse des données et ont déjà commencé à développer de nouveaux produits et services à partir des connaissances acquises".
explique Uwe Dumslaff, Chief Technology Officer chez Capgemini en Allemagne.
L'utilisation de méthodes agiles, du développement à la gestion de projet en passant par l'exploitation et le support, est restée stable au cours des douze derniers mois (23 en moyenne l'année dernière contre 24 % dans l'enquête actuelle).
Cela semble s'expliquer par des difficultés liées à la méthode de travail agile, que les entreprises ne parviennent pas à intégrer dans le modèle d'organisation traditionnel ou que les collaborateurs n'adoptent pas.
La culture agile pose problème
En outre, de nombreux DSI se plaignent d'un manque de personnel qualifié dans ce domaine.En fin de compte, ces problèmes retardent le raccourcissement des cycles de release. Un tiers, et donc la plupart des participants, ne mettent à jour leurs applications individuelles qu'une à trois fois par an.
Beaucoup ont cependant pour objectif d'être plus rapides : La majorité vise une mise à jour par mois ou par semaine et a donc un besoin de changement bien plus important que ce qui est actuellement réalisable.
Consolidation des applications Big Data
Cette année, 18% des entreprises de l'espace germanophone exploitent une ou plusieurs applications Big Data propres. C'est en fin de compte moins que l'année dernière (24 pour cent).
"La baisse n'est toutefois pas nécessairement négative, car dans certains secteurs, la consolidation est déjà en cours au niveau européen ou mondial"
commente Thomas Heimann, Principal Enterprise Architect & Expert IT Trends chez Capgemini.
"Certains projets pilotes aboutissent également à la décision d'utiliser les services d'un fournisseur ou d'attendre que davantage de données soient disponibles.
Mais l'intérêt pour le big data reste élevé et le nombre d'entreprises qui s'y intéressent dans le cadre d'ateliers ou d'applications pilotes a augmenté".
Augmentation de l'utilisation du cloud par les entreprises
L'utilisation du cloud a également augmenté : Entre-temps, 75% des entreprises achètent des services de leur propre cloud et même 79% des prestations d'un cloud fournisseur.
Le taux élevé d'utilisateurs ne doit cependant pas faire oublier que ces derniers ne représentent toujours qu'une faible part de la performance globale. Ils fournissent cette année 10 % de tous les services informatiques (contre 6,5 % l'année précédente), tandis que les clouds propres aux entreprises représentent 36 % (contre 27 % l'année précédente).
Les grands groupes et les PME, en particulier, ont fortement développé l'utilisation du cloud.
Les meilleures technologies en 2017
Les premières places sur la liste des meilleures technologies de l'année sont occupées par Cloud Security, Security Automation, BYOx Security, Privacy by Design et Predictive Analytics.
La mention fréquente de thèmes liés à la sécurité est liée d'une part à la situation actuelle en matière de menaces et d'autre part au règlement général sur la protection des données de l'UE. Dans le cadre de celui-ci, il y aura de nouvelles exigences en matière de sécurité, comme par exemple l'application du principe de privacy by design.
En revanche, en termes de pertinence pour l'entreprise du point de vue de l'informatique, les solutions numériques visant à améliorer l'expérience d'achat et de service en magasin, le paiement mobile, l'automatisation des processus robotiques, les services mobiles pour les véhicules et les wearables sont nettement en retrait, ce sont les "flops de l'année".