Ubica : soutien au commerce


Jumeau numérique - Ubica
Le magasin est fermé, seules les veilleuses sont allumées. Tout est calme. Soudain, le silence se rompt et des bruits se font entendre. Des cambrioleurs sont-ils à l'œuvre ?
Non, pas de cambrioleurs. Au lieu de cela, un robot d'environ deux mètres de haut roule dans les allées. Doté d'une base stable en bas et d'un long cou en haut pour scanner les étagères, il se déplace d'étagère en étagère, braquant un projecteur et une caméra sur les produits exposés. Son travail : trier, mesurer, compter.
Pression sur la chaudière
Le commerce a la vie dure. Sur Internet, les clients achètent confortablement depuis chez eux. Mais ils n'y trouvent pas de produits à toucher. Et pas de conseils non plus.
Ils obtiennent les deux dans les magasins stationnaires. Mais si les magasins veulent rester compétitifs, ils doivent faire attention aux coûts. La logistique des magasins représente une grande partie de ces coûts, soit environ 50 % des coûts de l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement.
Une image l'illustre bien : L'assortiment moyen d'un supermarché allemand compte entre 10.000 et 50.000 articles. Dans la pratique, il est impossible d'en avoir une vue d'ensemble : Les clients prennent des produits et les remettent au mauvais endroit. D'autres produits tombent par terre ou sont volés. Résultat : les stocks d'articles dans le système de gestion des marchandises ne sont pas corrects. Une saisie purement manuelle des stocks manquants prend beaucoup de temps et n'est pas praticable dans le commerce de détail. D'autres solutions doivent être trouvées.
D'autres solutions doivent être trouvées - c'est aussi ce qu'a pensé la start-up Ubica Robotics, qui a rapidement développé un robot intelligent pour le commerce. Ce projet a récemment remporté le euRobotics Technology Transfer Award 2022 et le prix scientifique de la fondation EHI en tant que meilleure start-up. Il a peut-être le potentiel de révolutionner le commerce.
S'il vous plaît, soyez gentil
Le robot autoguidé se déplace toujours assidûment le long des rayons. Il prend des milliers de photos et les évalue grâce à la reconnaissance d'images par IA. La machine note la position des étagères, des étiquettes de prix et des articles et compte les stocks. En comparant les étiquettes de prix et les emballages, elle reconnaît même si les produits sont correctement rangés. À partir de ces informations, elle crée un jumeau numérique - une image virtuelle du magasin. Les données qui y sont enregistrées permettent aux collaborateurs d'avoir un aperçu rapide des produits manquants ou mal placés. Cela permet par exemple d'assurer des commandes supplémentaires en temps voulu. Si nécessaire, le robot travaille également avec des heuristiques. Cela signifie qu'il effectue une estimation à partir des données de base disponibles, comme la hauteur et la largeur d'un produit. Sur la base de ces données préliminaires, les collaborateurs* se chargent ensuite du comptage exact.

Collègue, pas rival
Le robot Ubica est conçu comme un soutien aux collaborateurs et non comme un rival. L'étude "Talents4Retail 2021" de l'institut de commerce de détail EHI montre qu'il est de plus en plus difficile de trouver des spécialistes appropriés pour les magasins. Ainsi, 80 pour cent des responsables des ressources humaines interrogés ont indiqué qu'ils avaient du mal à pourvoir les postes vacants de spécialistes de magasins. Dans de telles situations, tout allègement du travail est le bienvenu. Pendant que la machine se charge des tâches fastidieuses comme le comptage à zéro, les collaborateurs* se concentrent sur l'essentiel : le suivi et le conseil des clients.
Nombreuses possibilités d'utilisation
Il existait déjà par le passé des projets de robots dans le commerce stationnaire. Mais Ubica tenait à concevoir un robot qui ne soit pas conçu pour une application spécifique. L'objectif déclaré du projet était plutôt d'offrir de multiples possibilités d'application d'un jumeau numérique de magasin. L'image virtuelle du magasin peut ainsi être utilisée par exemple pour optimiser l'agencement des rayons et l'interaction avec les clients. L'intralogistique peut également être améliorée. C'est fondamental pour le commerce. Rien qu'en 2021, celui-ci a perdu 4,1 milliards d'euros à cause des différences d'inventaire. La raison en serait des livraisons erronées, des vols ou encore des marchandises défectueuses qui ne sont pas reconnues dans l'agitation du quotidien. Mais le jumeau numérique peut aussi être utilisé, par exemple, pour calculer les trajets les plus courts pour la préparation des commandes Click-and-Collect et pour afficher l'emplacement des articles sur le smartphone des collaborateurs.
A cela s'ajoute cet avantage : les données déposées chez Ubica permettent des analyses de séries temporelles. Les méthodes d'analyse prédictive peuvent également être appliquées aux grandes bases de données. Il est ainsi possible d'extrapoler les ventes futures. L'approvisionnement est mieux ciblé et les stocks inutiles sont évités. Résultat : les coûts d'immobilisation du capital diminuent et le capital libéré peut être utilisé pour résorber les dettes à court terme.
Des projets pour l'avenir
Ubica Robotics a de grands projets pour l'avenir. Aujourd'hui déjà, les commerçants peuvent profiter de l'utilisation du robot. Mais une autre optimisation est déjà envisagée : la connexion du robot à SAP. Ubica bénéficie pour cela du soutien de Nagarro, spécialiste en informatique et expert en SAP. "Un échange avec SAP (for) Retail permettrait de réaliser des synergies de part et d'autre. Ubica pourrait par exemple reprendre les données de base des articles de SAP. Une base de données uniforme serait ainsi assurée. En échange, le robot fournit des données plus précises sur les stocks réels de marchandises. La qualité des données dans le système SAP s'en trouve également améliorée - et ce sans corrections manuelles coûteuses".Nous avons besoin d'une solution qui nous permette d'être plus réactifs et plus efficaces", explique Stefan Gerum, directeur de la transformation numérique dans le secteur de la vente au détail chez Nagarro.

Rêves électroniques
Le soleil se lève lentement. Les premiers collaborateurs entrent dans le magasin. Le robot a terminé sa "journée". Des travaux préparatoires importants pour l'inventaire du matin sont ainsi déjà effectués - et donnent aux collaborateurs* suffisamment de temps pour se consacrer aux clients* qui arrivent.
Pour la machine, c'est l'heure de dormir. Avec l'agitation du matin, elle ne ferait que déranger. Mais le soir, le travail en arrière-plan reprend.
