SAP est-il en train de passer à côté d'Internet ?


C'était une époque grise et triste. Avec R/3, SAP avait le meilleur ERP boîte noire du monde, mais aucune affinité avec l'ouverture, l'agilité et la gestion des données de référence. En résumé, la mentalité de bunker était résumée par la question suivante : SAP est-il en train de dormir sur Internet ?
La réponse colorée de SAP a été : mySAP.com. Par nature, il ne s'agissait pas d'une réponse, mais simplement d'un coup de marketing bon marché. Le logo multicolore de mySAP a été imprimé sur des tapis de souris et des cartes de visite. Les versions suivantes de R/3 Enterprise, mySAP ERP 2004/2005, étaient inutilisables. Le support technique indien de l'époque était une catastrophe.
Pour la jeune génération de mes lecteurs : Après le désastreux mySAP ERP 2004 et 2005, SAP a consolidé le chaos avec l'ECC 5.0 et l'ERP/ECC 6.0 encore utilisé aujourd'hui, également appelé SAP Business Suite 7.
En fin de compte, SAP tente de faire oublier cette période difficile, l'occulte et fait suivre R/3 par S/4. On passe volontiers sous silence ce qui se passe entre les deux. Qu'en est-il de la suite 7 avec AnyDB ?
Mes lecteurs me connaissent en tant qu'abonné de Manager Magazin et en tant qu'admirateur de la rédactrice de MM, Eva Müller. Ma collègue Christina Kyriasoglou a publié dans Manager Magazin une interview de la top manager de SAP Sindhu Gangadharan, dans laquelle elle explique comment elle entend, en tant que directrice des SAP Labs Inde, stimuler l'innovation au sein du groupe.
Disons-le d'emblée : l'innovation citée en exemple par Sindhu Gangadharan avait un air de déjà-vu qui faisait froid dans le dos. Il y a plus d'un an, j'ai vu cette "innovation" sous la forme d'une publicité télévisée d'un opticien et sur Internet - ce qui prouve à suffisance qu'une fois de plus, SAP n'est pas innovant, mais court après le courant dominant, ou, pour reprendre les mots de Sindhu Gangadharan dans l'interview du MM : "Avec une start-up de notre accélérateur, nous avons représenté numériquement l'achat en magasin pour une chaîne d'opticiens. Grâce à la réalité augmentée, AR, les clients peuvent essayer leurs nouvelles lunettes sur leur canapé à la maison. Pour les technologies d'avenir comme la RA, nous avons ouvert en 2020 un Innovation Center Network en Inde. Nous y étudions la manière dont nous pouvons intégrer les nouvelles technologies dans nos produits avec un horizon de développement de trois à cinq ans. Nous travaillons par exemple beaucoup avec l'intelligence artificielle."
Il se peut que les chaînes de télévision allemandes ne soient pas captées en Inde, et on ne peut que conseiller à Sindhu Gangadharan d'ouvrir le téléviseur pendant quelques heures dans sa chambre d'hôtel lors de sa prochaine visite chez SAP en Allemagne.
C'est typique de notre SAP : se ridiculiser encore et encore sans aucune nécessité ! Le professeur Hasso Plattner reste donc la personnalité qui domine vraiment tout. Il semble être et rester, de très loin, le seul innovateur.
Un aspect de la réponse de Sindhu Gangadharan pourrait toutefois nous être utile au sein de la communauté SAP : Un horizon de développement de trois à cinq ans. Moi et mes amis de DSAG et ASUG serions très heureux de disposer de feuilles de route SAP avec un horizon de trois à cinq ans. Que se passera-t-il avec AnyDB et Hana d'ici 2027/2030 et que se passera-t-il ensuite avec S/4 ?
Est-ce que SAP passe à côté de l'Internet, des crypto-monnaies, de l'intelligence artificielle, de la blockchain, de l'apprentissage automatique, de l'IIoT, du cloud et de l'edge computing et de bien d'autres choses encore ? Oui. SAP s'intéresse à tous ces sujets, mais seulement de seconde main. Sous la forme de coopérations, on essaie de suivre l'esprit de l'informatique. Mais on ne trouve pas d'originalité chez SAP, n'est-ce pas ?
La dernière innovation en date a été le In-memory Computing de Plattner. SAP en a fait la base de données Hana. Dans ce contexte, la vidéo Youtube "Hasso on Hasso", produite et mise en scène il y a dix ans, est remarquable. À la fin, le professeur prédit que la prochaine révolution informatique sera celle des nouveaux langages de programmation, ce qui s'est effectivement produit avec le développement No-Code/Low-Code. Et qu'en fait SAP ?
Licencie d'abord Mendix de Siemens, invente ensuite Ruum, achète Signavio et reprend AppGyver. Sur la PCL de SAP, on trouve donc pas moins de quatre offres d'outils de programmation no code/low code. Est-ce un quadruple remède contre la somnolence ? Pas de réponse.



