Le mélange de technique et d'organisation fait la différence


Le thème de l'industrie 4.0 est une priorité pour les entreprises allemandes. Beaucoup en attendent un avantage concurrentiel par rapport à la concurrence, des coûts de production plus faibles et une baisse des frais généraux.
Jusqu'à présent, seul un cinquième des entreprises a réalisé les premiers projets, comme le montre l'étude IDG "Industrie 4.0 - où en est l'Allemagne". Or, l'attentisme n'est pas la bonne stratégie dans ce domaine.
Chaque entreprise de fabrication peut profiter de l'industrie 4.0, c'est-à-dire de l'Internet industriel des objets (IIoT). À titre de comparaison, au début du 20e siècle, on se demandait : pour quel type de calèche vaut-il la peine d'utiliser un moteur à combustion ?
Son succès retentissant a rapidement rendu cette réflexion superflue. Nous devons aujourd'hui considérer le thème de l'industrie 4.0 de la même manière. Il est du devoir de chaque entreprise et de sa responsabilité en matière de gestion de se pencher sur les nouvelles possibilités technologiques afin de garantir sa propre compétitivité. Agir autrement serait faire preuve de négligence.
Les nouvelles technologies de rupture constituent la base d'un projet Industrie 4.0 réussi. Mais tout ce qui exige de s'écarter des modèles de réussite éprouvés suscite le scepticisme, surtout dans notre secteur industriel florissant et riche en traditions.
De nombreux décideurs rechignent à devoir modifier des machines, voire des chaînes de production entières, ou à perturber des processus de production élémentaires. Chaque intervention, chaque adaptation représente un risque qui doit être calculé.
Pourtant, les entreprises peuvent facilement faire le premier pas en utilisant ce qu'elles ont déjà : leurs données. Collecter, analyser et transformer ces données en valeur ajoutée, tel est l'enjeu de tout projet industriel 4.0. Presque toutes les machines génèrent des données en permanence.
Ceux qui les utilisent peuvent maintenir leurs coûts d'investissement à un niveau bas dans un premier temps. Si les installations ne sont pas encore équipées de capteurs, il est possible d'y remédier en procédant à ce que l'on appelle un rétrofit, afin de déterminer ainsi la valeur ajoutée de l'installation en réseau.
De plus, il existe aujourd'hui de nombreux outils permettant d'exploiter facilement le trésor de données existant. Grâce à des solutions spécialisées, les entreprises peuvent par exemple extraire automatiquement des données SAP en appuyant sur un bouton et les rendre utilisables pour des analyses de données - sans aucun traitement manuel ni travail de programmation supplémentaire.
Grâce à des interfaces SAP certifiées, les données nécessaires provenant de différentes sources sont rassemblées dans un Data Lake central où elles sont disponibles pour une évaluation commune.
Mais la technique n'est que la moitié de la bataille. Pour faire avancer de manière ciblée la fusion de la technologie de l'information (TI) et de la technologie opérationnelle (TO) et identifier les potentiels cachés, les entreprises doivent réunir des experts des deux domaines.
Ensemble, cette équipe interdisciplinaire rassemble des idées d'optimisation numérique, discute de leur faisabilité et sélectionne une ou deux idées à développer. L'objectif est d'élaborer en peu de temps un prototype qui fonctionne et qui peut être facilement mis à l'échelle par la suite.
La clé d'une collaboration réussie au sein d'une équipe de projet IIoT est de développer de manière agile en visant le plus grand bénéfice possible pour le client, comme le font également les start-ups. La méthode de gestion de projet Scrum, par exemple, permet d'une part la flexibilité, mais aussi une approche très structurée et ciblée. Les start-ups disposent par nature de peu de ressources, ce qui les oblige à être extrêmement inventives.
Des voies de communication courtes favorisent en outre une approche pragmatique. Ces caractéristiques sont également très importantes pour les projets industriels 4.0. Contrairement aux start-ups, les entreprises établies disposent en outre d'une large base de collaborateurs, d'un réseau, d'une longue expérience et d'un savoir-faire acquis. Elles devraient mettre tout cela en valeur - et agir ensuite de manière très orientée vers le client et ciblée, comme une start-up.