Gestion du changement dans le cloud

De quoi il s'agit concrètement et quelle importance est accordée à la gestion du changement et au cloud computing, c'est ce que Marc Trümper, CEO du groupe PTS, a mis en lumière avec C. Melchers, un client de longue date, dans l'entretien qu'il a accordé à Uwe Schmitz.

Marc Trümper : Monsieur Schmitz, veuillez vous présenter brièvement : Qui êtes-vous, où travaillez-vous et quel est votre rôle ?

Uwe Schmitz : Je travaille pour le groupe Melchers depuis 1998 et, dans ma fonction de Group Head of IT, je suis l'interlocuteur dans toutes les disciplines de la numérisation. J'assume ainsi la responsabilité du développement des services informatiques du groupe Melchers dans le cadre de notre stratégie numérique.

Trümper : Quand vous vous levez le matin, quels sont les sujets qui vous préoccupent et qu'est-ce qui vous motive dans votre travail quotidien ?

Schmitz : Dans leur quotidien professionnel, nos collaborateurs sont amenés à utiliser de multiples canaux de communication et d'information. Leur travail est fortement influencé par une technologie de l'information qui fonctionne.

Les mettre à disposition, les exploiter de manière sûre et économique et les faire évoluer en permanence en fonction des besoins de nos collaborateurs, voilà ce qui me motive toute la journée.

Trümper : Et dans la situation actuelle ?

Schmitz : Avec la crise actuelle, nous voyons très clairement un changement des exigences envers les employés - bien plus qu'auparavant. Nous assistons à une augmentation effrénée de la communication numérique, les audioconférences et les vidéoconférences remplacent les réunions en face à face.

Les collaborateurs travaillent de plus en plus indépendamment du temps et du lieu. L'informatique est appelée à mener le changement et à accompagner les collaborateurs. Mais cela ne va de pair qu'avec un changement culturel dans l'entreprise et la société. Il faut créer et maintenir l'acceptation afin de ne pas laisser les collaborateurs sur le carreau.

Trümper : En 2018, vous avez pris la décision, avec le groupe PTS, de transférer vos systèmes informatiques vers le cloud de Microsoft. Quand avez-vous compris que l'avenir de votre environnement informatique était dans le cloud ?

Schmitz : Tout d'abord, il y avait une offre attrayante de technologie dans le cloud de la part de Microsoft. Notre voyage a commencé par la découverte de cette offre et par la détermination des avantages d'utilisation pour le groupe Melchers.

De plus, certains systèmes obsolètes devaient être remplacés d'urgence. Cela correspondait bien à la demande de plus en plus forte des collaborateurs de travailler de manière mobile et flexible.

Trümper : Qu'y avait-il au départ ?

Schmitz : Avec le produit Office 365 et les possibilités de collaboration et d'échange d'informations numériques qu'il offre, nous avions le bon point de départ.

Le changement de notre environnement Exchange a ensuite été décisif et a créé de l'enthousiasme. Les collaborateurs ont pris conscience des avantages de ces produits plus rapidement dans leur utilisation quotidienne que lors de longues formations.

La mobilité et le travail indépendant du temps et du lieu étaient déjà demandés avant la crise de la Corona et ont pu être rendus possibles par ce biais.

Trümper : C'est donc le début d'une gestion du changement, n'est-ce pas ?

Schmitz : Oui, cela a entraîné un changement de mentalité, car l'environnement informatique précédent n'était pas adapté à ces exigences à l'époque de la vague de numérisation mondiale.

La flexibilité nécessaire est offerte par le cloud Azure avec ses différentes offres IaaS, PaaS et SaaS. L'évolutivité du paysage informatique, la disponibilité mondiale, mais aussi les possibilités de contrôle et de réduction des coûts sont particulièrement importantes pour nous. Le cloud Azure offre des potentiels d'optimisation.

Trümper La stratégie informatique de base doit prendre en compte différentes composantes. Si vous pensez à la phase de décision, quel a été votre premier pas vers le cloud ?

Schmitz : Tout début est difficile, c'est bien connu. La première étape a été la collecte et l'évaluation des informations avec des partenaires compétents. Dans ce cadre, nous avons également été en contact direct avec Microsoft.

Il s'agit de sonder le potentiel des solutions et d'évaluer leur capacité d'utilisation dans l'entreprise. C'est un démarrage cahoteux, qui nécessite également de choisir et d'intégrer les bons partenaires sur le chemin du cloud.

Trümper : La migration de vos systèmes SAP vers le cloud de Microsoft fait également partie de votre stratégie de cloud computing. Qu'attendez-vous de l'utilisation de SAP on Azure ?

Schmitz : Nous voyons plusieurs avantages à utiliser un système SAP dans le cloud MS Azure : Un facteur important est la réduction des coûts d'exploitation. Le changement de système d'exploitation au profit de Linux joue ici un rôle, de même que l'exploitation flexible dans le temps de certains composants de l'environnement SAP, comme les systèmes E et Q par exemple.

Le passage d'une exploitation "à la demande" à des "instances réservées" permet de planifier les coûts. La flexibilité de la mise à l'échelle des systèmes était jusqu'à présent un facteur critique :

Le développement continu des différents systèmes se heurtait à des limites physiques et virtuelles. Le démantèlement des extensions était parfois tout simplement impossible. Aujourd'hui, nous misons sur une flexibilité totale en termes d'évolutivité vers le haut et vers le bas.

Trümper : Outre cette flexibilité, y a-t-il d'autres améliorations ?

Schmitz : En outre, nous attendons une nette amélioration des performances de nos applications mobiles, ce qui n'était pas possible jusqu'à présent sous cette forme. Nous pouvons également créer des synergies en transférant l'exploitation et le support de la base SAP à un partenaire tel que le groupe PTS.

Enfin, dans le cadre de notre stratégie de sécurité informatique, l'exploitation de SAP dans le cloud Azure exige également une segmentation du réseau coordonnée et une protection vers Internet et d'autres zones du réseau dans notre infrastructure hybride.

Trümper : Vous avez déjà évoqué la préparation globale et la mise en œuvre seule ne suffit pas non plus - la meilleure technologie ne fonctionne que si l'homme l'adopte également.

Schmitz : Avant tout par l'information, qui sert à faire comprendre au collaborateur les opportunités offertes par le changement numérique. En outre, nous misons sur l'accompagnement : nous montrons l'utilisation des nouvelles technologies dans les anciens et les nouveaux processus et les potentiels d'optimisation qui en découlent.

Nous essayons de créer une nouvelle prise de conscience concernant les risques de la cybercriminalité. Il s'agit d'un paquet global pour emmener nos collaborateurs dans ce voyage.

Trümper : L'homme, la culture, les lieux, la technologie - ce sont tous des facteurs qui déterminent le voyage. Melchers est une entreprise traditionnelle avec une grande influence de l'Asie, ce qui lui donne une certaine expérience en matière de changement technologique et de différences culturelles.

Schmitz : En tant que prestataire de services global, le groupe Melchers accompagne ses clients sur les marchés d'Extrême-Orient, et plus particulièrement en Chine. La communication, la collaboration et l'échange d'informations sur le chemin vers ces marchés sont un point fort de notre activité. Nous avons entamé les changements il y a environ deux ans. Dans un premier temps, nous avons organisé des réunions d'information pour la direction et les collaborateurs.

Trümper : Avez-vous déjà mis en œuvre des changes de cette ampleur par le passé ? Quelles expériences en avez-vous tirées ? Avez-vous pu identifier pour vous des facteurs de réussite et des facteurs clés ?

Schmitz : Le projet SAP a été précédé par le passage à Office 365 et Exchange Online ainsi que par la mise en place d'une infrastructure sécurisée dans Azure. Nous avons ensuite migré notre paysage EDI vers Azure et mis en place Citrix on Azure.

Le projet SAP était et reste néanmoins unique et constitue un premier pas vers S/4 Hana. Néanmoins, nous nous appuyons sur l'expérience et le savoir-faire acquis lors des projets cloud déjà réalisés.

Trümper : Pour finir, un cadeau pour les lecteurs sous la devise "Apprendre des autres" : Que peut-on retirer de ce projet ? Que pouvez-vous transmettre ?

Schmitz : L'échange d'expériences et la communication au-delà des frontières de l'entreprise aident à mettre de l'ordre dans le flot d'informations sur le thème du cloud Azure et à l'adapter à ses propres besoins.

Dans ce contexte, les ateliers avec des entreprises de taille et de nature similaires sont également un moyen de choix, de même que les échanges directs avec les responsables informatiques d'autres entreprises.

En outre, je peux recommander un échange basé sur la confiance et la collaboration avec des partenaires qui permettent et soutiennent cet échange.