10 ans de S/4 : une voiture de course avec le frein à main API serré

Nous avons travaillé en étroite collaboration avec nos clients qui évoluent dans l'économie numérique afin de déterminer les points sur lesquels les processus numérisés peuvent apporter le plus de valeur ajoutée", avait alors déclaré Bernd Leukert, membre du conseil d'administration de SAP. Son nom est plus que tout autre associé à la transition stratégique et technologique de SAP Business Suite vers S/4 - y compris l'accent mis sur le cloud, la technologie in-memory (Hana) et l'expérience utilisateur Fiori. Et d'ajouter : "Le résultat est un noyau entièrement redessiné - SAP S/4 Hana est ainsi le premier noyau numérique pour l'activité numérique dans le secteur. Grâce à cette solution, les entreprises peuvent obtenir des valeurs ajoutées jusqu'ici inégalées, par exemple grâce à des cas d'application innovants dans des domaines centraux comme la finance et la logistique. Elles bénéficient ainsi de modèles de données simplifiés et d'une expérience utilisateur réactive".

S/4 oblige à se réorienter

Depuis, il s'est passé beaucoup de choses. La plate-forme a effectivement obligé les clients SAP à repenser leurs processus. Elle a relancé les discussions sur les modèles de données, l'automatisation et l'architecture commerciale. Et elle a contribué de manière non négligeable à ce que l'informatique n'agisse plus comme un simple prestataire de services, mais comme un partenaire stratégique dans l'entreprise. S/4 Hana a également un effet culturel : la plate-forme réunit le business et l'IT autour d'une même table - ou du moins les rapproche. La communauté y rend de nombreux hommages.

Mais malgré toute cette reconnaissance, un sujet continue de faire froncer les sourcils, voire de donner mal au ventre : la disponibilité toujours limitée d'interfaces ouvertes et cohérentes (API). À une époque où l'innovation naît de l'intégration, c'est précisément ce qui agit comme un frein. On pourrait dire que S/4 Hana pourrait rouler comme une voiture de course survitaminée, mais qu'elle est limitée aux deux premières vitesses. La puissance est là, mais elle ne peut pas se déployer librement. Ce n'est pas un détail. Les modèles commerciaux modernes misent désormais sur la modularité. Oui, SAP est souvent la colonne vertébrale - mais autour de lui travaillent souvent des dizaines d'outils, de plateformes et de services spécialisés. L'intégration de ces solutions détermine l'agilité, la vitesse et la force d'innovation.

L'absence d'API ou leur manque de clarté entraînent non seulement des retards dans les projets, mais limitent également la liberté de conception technologique. Et c'est précisément ce que de nombreuses entreprises considèrent de plus en plus comme un désavantage concurrentiel. Cela n'a pas grand-chose à voir avec la promesse de Leukert de "modèles de données simplifiés et d'une expérience utilisateur réactive". Une question s'impose : pourquoi un grand groupe de plus de 100.000 collaborateurs ne parvient-il pas à mieux maîtriser ce problème ? Les raisons sont multiples.

Premièrement, l'héritage du passé. Le monde SAP s'est développé historiquement - pendant des décennies. Tout ne peut pas être transféré de manière transparente dans un paradigme API moderne sans risquer des conflits techniques. Deuxièmement, les priorités. L'accent a longtemps été mis sur la migration, la stabilité et la garantie des licences - plutôt que sur une ouverture radicale. Troisièmement, la logique de protection. Les API ouvertes remettent éventuellement en question les modèles commerciaux existants. Celui qui offre tout se rend vulnérable. Et quatrièmement : l'inertie structurelle. Les réactions de la communauté ne sont souvent prises en compte que tardivement ou de manière sélective dans le développement des produits - malgré des réseaux de partenaires intensifs.

Les fondations sont en place

Dix ans après le lancement de S/4, il est clair que
Les fondations sont en place. Il s'agit maintenant d'ouvrir davantage l'architecture. Si l'on veut que SAP soit prêt pour l'avenir, il faut considérer les API comme une infrastructure stratégique et non comme un exercice technique libre. Il serait dommage que la voiture de course reste durablement en deuxième vitesse.

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