Usine numérique


Les projets de numérisation sont souvent bloqués par le manque d'acceptation de la part du personnel. Avez-vous fait des expériences similaires dans vos projets et proposez-vous ici aussi un soutien en amont dans la gestion du changement ?
Thomas Gard : Il faut impérativement tenir compte des répercussions sur les processus de travail existants. Il est judicieux d'impliquer directement les collaborateurs afin d'identifier ensemble les potentiels d'amélioration dans le shop-floor.
Cela commence par l'analyse des propositions d'amélioration des collaborateurs, puis se poursuit par la définition commune des dialogues de réaménagement des postes de travail.
Avec cette approche, la gestion du changement commence le plus tôt possible, avec la participation des collaborateurs. Les employés ont ainsi la possibilité de participer à l'élaboration de leur nouveau lieu de travail.
D'après notre expérience, cela permet d'augmenter l'acceptation dans le projet.
Où voit-on les effets ?
Gard : La stratégie d'Orbis est notamment d'améliorer la représentation des informations et de déplacer ainsi les décisions au niveau des processus opérationnels - sur le lieu de leur création.
Cette stratégie permet de valoriser les collaborateurs, qui sont davantage impliqués, par exemple dans la résolution des incidents. L'information est poussée.
Les collaborateurs sont ainsi déchargés de la "dette d'information". En substance, les dialogues des supérieurs hiérarchiques du type "Avez-vous déjà contrôlé le statut XY sur la machine aujourd'hui ?
La numérisation peut ainsi contribuer à faciliter le travail et à le valoriser. En outre, la mise en réseau et la numérisation de la production permettent de réduire les tâches uniformes ou monotones.
L'informatique n'est qu'un aspect de l'industrie 4.0, auquel s'ajoute le savoir-faire dans la construction mécanique, la technologie des capteurs, les systèmes embarqués et l'automatisation. Quelles sont les conditions techniques et personnelles dont un client potentiel doit disposer pour démarrer un projet Smart Factory ?
Frank Wilhelm : Outre le savoir-faire informatique, une connaissance approfondie de la fabrication et des installations est une condition décisive. En règle générale, ces conditions sont déjà réunies dans les entreprises.
La mise en œuvre d'un tel projet implique l'intégration des différents domaines spécialisés verticaux et horizontaux. Cela concerne les structures informatiques verticales de la pyramide complète de l'automatisation, de l'ERP au niveau de la commande, et nécessite une certaine disponibilité et ouverture d'esprit pour aborder sans réserve cette nouvelle thématique.
Et à l'horizontale ?
Wilhelm : Horizontalement, au niveau des processus, tous les domaines sont concernés, de la conception à l'assurance qualité, en passant par la logistique et la production, la maintenance, le service et le personnel.
Il faut notamment assurer l'interaction entre l'informatique de processus et l'informatique de production, car les processus SAP doivent être intégrés dans un échange d'informations avec les installations et les appareils du shop-floor.
Le logiciel Orbis sert ici de "passerelle" entre le monde des processus et celui de la technique. Il traduit le langage des processus SAP dans le langage technique des machines et des installations et inversement. Le résultat est l'échange bidirectionnel souhaité au sein de la Smart Factory.
Quelle est l'importance de la standardisation dans la Smart Factory ? Et quels sont les standards utilisés par Orbis ?
Wilhelm : La standardisation est un facteur de réussite essentiel pour la mise en œuvre d'une Smart Factory. Notre expérience montre que pour réussir la mise en œuvre d'un projet, les trois domaines clés que sont l'infrastructure et les niveaux du système, la connexion technique des terminaux (connectivité réseau) ainsi que le déroulement des processus et l'intégration (technicité) doivent être standardisés en fonction des besoins du client.
Et que manque-t-il ?
Wilhelm : Il serait notamment souhaitable de disposer d'une interface standardisée avec toutes les machines. L'hétérogénéité des terminaux techniques et des fabricants constitue un obstacle majeur.
C'est pourquoi Orbis s'est focalisé sur la standardisation des informations pour une intégration simple et rapide des processus dans les systèmes SAP. Ainsi, toutes les informations pertinentes pour le contrôle des processus y convergent.
Les machines et les appareils peuvent ainsi être connectés en peu de temps, ce qui permet également de réduire considérablement les frais de maintenance. Orbis supporte aujourd'hui les protocoles industriels courants, tout comme la connexion OPC.
Avec MPS, Orbis a créé une solution permettant d'automatiser de bout en bout toute la chaîne de processus. Dans quelle mesure MPS peut-il être adapté individuellement et en fonction des besoins ? Pour quels secteurs et types de production ?
Wilhelm : Orbis adapte les interfaces machines spécifiques aux fabricants et utilise, en ce qui concerne l'intégration dans les processus commerciaux, une interface objet standardisée qui permet une communication directe et adaptée à l'industrie.
Orbis Multi-Process Suite, MPS, est la base d'une implémentation simple, sûre et rapide des processus industriels 4.0 dans l'univers SAP. De plus, une personnalisation et une implémentation adaptée aux besoins sont possibles, basées sur l'approche modulaire de la modélisation graphique des processus.
En principe, il n'y a pas de limitation à certains secteurs ou méthodes de production. MPS se compose de plusieurs éléments. D'une part, la connexion technique des machines, appareils et systèmes est prise en charge par l'interface multi-processus Orbis.
Le Multi-Process Viewer d'Orbis est un autre composant essentiel. Il permet de visualiser des informations et de dialoguer sur tous les appareils courants.
Nos solutions, intégrées dans SAP, ouvrent une voie intelligente vers l'usine du futur.